Analyse graphique et technique

II-3 Exploitation des mouvements intermédiaires, moyen terme

 En réalité les gestionnaires sont à la recherche de la meilleure performance, à l’affût de la moindre variation de cours : ils tentent de prévoir les « points tournants » exploitables du marché. La détection des sommets et des creux, afin d’optimiser les rendements en vendant au plus proche d’un sommet et racheter dans un creux, est donc la principale préoccupation de l’analyste utilisant ces méthodes. Quand doit-il vendre ou acheter ? Le timing est sa seule obsession !

Il va donc s’intéresser aux cycles qui correspondent à son horizon temporel de travail. Sera-t-il annuel, mensuel, hebdomadaire, quotidien, horaire …. ? Une fois la période de travail choisie, par exemple mensuelle dans le cas de l’exemple, l’analyste devra ignorer les cycles de périodes plus courtes.

La durée moyenne entre 2 creux, ou 2 sommets (soit la durée d’un cycle) est de l’ordre de 5 mois, soit environs 100 jours ouvrés. Une moyenne mobile de 100 bourses lissera correctement le cycle pour visualiser la tendance au même titre que la résistance (R) au cours d’une baisse, mais aura le rôle de (S) dans une tendance haussière. Dans l’exemple, une moyenne mobile de 50 bourses (100 / 2) permettra un lissage des variations inférieures à 50 bourses et une meilleure observation des sommets et des creux du cycle de 100 bourses.

III- La moyenne mobile

III-1 Un indicateur très instructif

L’observation des historiques de cours montre une certaine régularité qui peut nous laisser penser la possibilité de « deviner » les cours futurs à partir de leur comportement passé. De nombreuses tentatives de prévisions ont amené leurs auteurs à développer des modèles mathématiques d’autant plus complexes qu’ils sont difficiles à interpréter. Et pourtant il existe un indicateur, la moyenne mobile, dont le calcul est le plus naturellement simple mais d’une richesse telle que son interprétation doit être abordée avec humilité. La moyenne mobile consiste à calculer la moyenne arithmétique d’une séquence de N valeurs successives d’une série chronologique et ceci pour chaque date de l’historique. L’unité de temps ( …, l’heure, le jour, la semaine,… ) est choisie en fonction de critères qui sont propres à l’utilisateur. Pour bien comprendre une des facettes de cet « indicateur », il est nécessaire d’analyser un cas théorique. Prenons l’exemple d’une valeur boursière théorique dont on note le prix chaque jour et dont le couple (date, prix) évolue de la manière suivante (1,10), (2,20), (3,30), (4,40) , (5,30) , (6,20) , (7,10) , (8,20) , (9,30) , (10,40) , (11,30) , (12,20) , (13,10), (14,20), … où le couple (7,10) par exemple, indique que le septième jour le cours se retrouve à 10 €.

TableauMM6

MM6

On remarque qu’il existe, au moins, une séquence de N jours pour laquelle la moyenne calculée chaque jour reste constante : 6 jours. La moyenne mobile à 6 jours reste égale à 25 € et évolue de façon linéaire ! Qu’en sera-t-il du cours le 15ème jour si la tendance de la moyenne mobile à 6 jours (25 €) se conserve ? Question légitime puisque cela fait plusieurs jours qu’elle évolue régulièrement. Un calcul simple montre que le cours devra être à 30 € ! En faisant l’hypothèse de la conservation de l’évolution de la moyenne mobile, on peut prévoir le prix futur d’un bien dont l’historique passé a un comportement cyclique ! Encore faut-il trouver la bonne séquence ! C’est ce que l’on appelle la dessaisonalisation dans le jargon des spécialistes.