Généralités

I – UN PEU D’HISTOIRE

I-1 Avant le début de l’informatique

Il faut remonter bien avant l’ère chrétienne pour retrouver la trace des premiers marchés financiers. La Bourse, en effet est une invention des romains. Les publicains qui avaient obtenu de l’ Etat l’exclusivité des adjudications pour la collecte des impôts, les embellissements de Rome, la construction des temples et des grandes voies, les fournitures aux armées et les entreprises de transport, avaient constitué d’importantes sociétés en commandite par actions et dont les parts se négociaient dans des basiliques construites à cet effet. /…/

Le monde, 27 mars 1973

A la fin du quatorzième siècle, les négociants de BRUGES (BELGIQUE) se réunissaient dans l’hôtel  d’un chevalier nommé Van der Buerse dont les armes représentaient trois Bourses : ils se rendaient « aux Bourses ». En France, les deux premières villes à organiser une bourse des valeurs furent LYON et TOULOUSE. Puis vint le tour de PARIS : les transactions avaient lieu au pont au change, puis rue de Quincampoix. En 1684, les agents de change furent dotés d’un statut. A la veille de la révolution, 17 valeurs étaient cotées (dont 14 fonds d’état) à la bourse de PARIS.

Napoléon Bonaparte structura le marché boursier avec l’article 76 du code de commerce promulgué en 1805, il stipule « que les agents de change ont seuls le droit de faire des négociations des effets publics et autres d’être susceptibles d’être cotés …. »

Le nombre de valeurs cotées se multiplia au cours du dix-neuvième siècle en raison de l’essor industriel. En 1852, plus de deux cents valeurs étaient cotées à PARIS. La Bourse s’est particulièrement développée en raison de la modernisation et des progrès techniques dans l’industrie au dix-neuvième siècle et de la concentration des entreprises qui en a résulté.

– La Bourse n’existe que dans les pays à système d’économie de marché. – Dans les pays dont l’économie est planifiée, il n’y a pas de bourse de valeurs.

I-2 Les intervenants et début de l’ère informatique

I-2.1 Les acteurs

a) Les entreprises

En général les sociétés qui sollicitent d’être introduites sur le marché financier ont pour but d’y trouver de l’argent en augmentant leur capital par des opérations financières diverses (émissions d’actions, obligations convertibles, bons de souscriptions,…) et par ces appels de fonds pouvoir moderniser l’outil de production, mais aussi confirmer leur notoriété dans leur secteur. /…/

Les avantages sont nombreux pour les sociétés cotées en Bourse. Toutefois il incombe aux dirigeants de ces sociétés de respecter un certain nombre de règles vis à vis des actionnaires mais également des autorités de marché. /…/ Le profit de l’entreprise dans sa globalité est appelé en terme comptable : Bénéfice./…/.

La Société présente à la presse financière un bilan semestriel ou annuel. /…/

b) Les épargnants

Une gestion en obligations constitue, comme l’investissement en actions, une source indispensable de flux  de liquidités permettant de participer à l’effort économique de la Nation. Cet investissement peut mieux faire comprendre aux épargnants que l’entreprise est une unité qui à une personnalité propre. Pour les actionnaires ayant acquis des titres de sociétés, ils sont juridiquement et proportionnellement propriétaires de l’entreprise.

c) Les Sociétés de Bourses (ex. Agents de Change)

Agents de Change : officiers ministériels nommés par le ministre des Finances, dont la Compagnie fût créée en 1808 et ayant le monopole des négociations des valeurs mobilières. Charges devenues Sociétés de Bourse. /…/ Entrée en vigueur officiellement depuis le 1er Janvier 1988, la réforme de la Bourse a fait peu à peu ressentir ses effets. en donnant le signal de la fin du monopole des Agents de Change, les instigateurs de cette réforme ont fait sauter un verrou, ouvrant la voie à de profondes modifications. /…/

La S.B.F. n’avait plus le rôle de banquier auprès des Sociétés de Bourse, et la solidarité les liant entre elles a été modifiée. /…/ Parallèlement à cette marche en avant modifiant considérablement les infrastructures de la profession et les conceptions du marché, les autorités de tutelle de la Bourse et les pouvoirs publics ont été convaincu que cette profonde mutation  devait être accompagnée d’une réglementation portant sur des dispositions d’ordre déontologique (arrêté du 22/09/88). L’ensemble de ces dispositions répondait semble -t-il à un même objectif : faire de la Bourse de Paris une place internationale./…/

d) La Société des Bourses Françaises (avant NYSE Euronext)

La loi N° 88-70 du 22 Janvier 1988 sur les Bourses des valeurs a considérablement modifié l’organisation de la profession boursière en France. A la Compagnie des agents de Change (Chambre Syndicale des Agents de Change et Charges d’Agents de Change) se sont trouvées substituées d’autres institutions :

Les Sociétés de Bourse remplacèrent les charges d’Agents de Change ; ainsi à une Compagnie d’officiers ministériels, s’est substitué un ensemble de Sociétés de droit commun.

– Le Conseil des Bourses de Valeurs devint  le Conseil des Marchés financiers (C.M.F) en juillet 1996, l’autorité du marché, l’organisant et le réglementant.

– L’Association Française des Sociétés de Bourse devint (A.G. du 9 Juillet 1996) l’A.F.E.I. (Association française des entreprises d’investissement)  qui est devenu l’A.M.A.F.I. (Association française des marchés financiers). L’A.F.E.I. était chargée de la représentation collective des Sociétés d’investissements et de la Société des Bourses Françaises. Régie par la loi du 1er Juillet 1901, elle assurait l’ensemble des services que peut rendre un syndicat professionnel.

– La Société des Bourses Françaises était le « bras séculier » du Conseil des Marchés Financiers et assurait le bon fonctionnement du marché.

e) La C.O.B. (avant fusion conduisant à l’A.M.F.)

 Ce service, autrefois symbolique, devint le moteur dirigé par un juge connu pour son autorité, doté de nouveaux pouvoirs depuis la loi du 22 Janvier 1988, qui a rétabli le délit de manipulation de cours et donné une nouvelle définition du délit d’initié./…/.

La C.O.B. était une autorité administrative indépendante, créée en 1967, mais dont les compétences et les pouvoirs ont été fortement élargis et étendus par la loi du 2 août 1989./…/ Elle disposait d’un budget autonome de celui de l’ Etat, alimenté par des redevances perçues sur les personnes dont l’activité sur le marché est soumise à ses interventions ; 240 personnes y travaillaient. /…/ Enfin, elle avait le pouvoir de mener des enquêtes et pouvait, depuis la loi du 2 août 1989, après une procédure contradictoire prononcer des sanctions pécuniaires à l’encontre de toute personne en infraction avec les règlements qu’elle éditait.

f) L’A.M.F.

La C.O.B. ( Commission des Opérations de Bourse ),  C.M.F. ( Conseil des Marchés Financiers ) et le C.D.G.F. ( Conseil de Discipline de la Gestion Financière ) fusionnent en 2003 pour donner l’A.M.F. (l’Autorité des Marchés Financiers), ce qui permet de rendre plus transparente les autorités de régulation des marchés financiers français. Elle a pour rôle la protection de  l’épargne et la réglementation des marchés financiers.

I-2.2 Evolution de la Bourse à travers quelques articles (Tribune de l’expansion)

 En résumé, suite aux différents scandales politico-financiers mis à jour par le KRACH boursier de 1987 (en particulier le lundi 19 octobre 1987), on commença à entendre parler de réforme de la bourse bien que celle-ci fut en cours depuis un certain temps. Elle fut essentiellement déontologique d’une part, et télématique d’autre part grâce aux progrès fulgurants des traitements de données informatiques.

Les Charges d’agents de change se transforment donc en Sociétés de Bourse et la Chambre syndicale des agents de changes cède la place à la Société des Bourses Françaises (S.B.F.) et au Conseil des Bourses de valeurs (C.B.V.). La dernière séance à la Corbeille du Palais Brongniart (construit en 1808) avec ses groupes de criée eut lieu le 10 juillet 1987. Ensuite les valeurs françaises et étrangères furent intégrées dans le nouveau système C.A.C. (cotation assistée en continu).

a) Nouveau marché, nouvelles règles  –  le 2 Février 1988 –

 Un parterre de professionnels des métiers de la finance assistait ce matin dans une ambiance plutôt sereine à la journée d’étude organisée par la commission des opérations de Bourse (C.O.B) à l’occasion de son vingtième anniversaire. Pourtant le thème de réflexion :  » Nouveau marché , protection de l’épargne », est d’une actualité dont les organisateurs se seraient bien passés avec les affaires étalées ces derniers temps sur la place publique.

 Déontologie, règles de conduite professionnelle, transparence et intégrité sur le Matif, conflits d’intérêts… autant de sujets débattus avec la participation d’un magistrat, Jean Pierre Micheau, premier juge d’instruction auprès du tribunal de grande instance de PARIS. Les participants ont sans doute voulu éviter que les réflexions menées depuis plusieurs mois ne soient complètement éclipsées par une actualité trop brûlante.

Mais le krach bousier est passé par là, et on reparle de déontologie. Ces sujets de préoccupation étaient plutôt absents lorsque le marché montait sans discontinuer et que tout le monde engrangeait des plus values confortables. Les scandales révélés ces derniers mois pourraient être une opération d’envergure en matière de contrôle, lequel s’effectuerait dans le cadre d’une coopération internationale. /…/

b) Les conséquences de l’affaire Cogéma – le 16 Février 1988 –

 Les pertes de 250 millions de francs de la Cogéma sur le Matif avaient fait sortir Edouard Balladur de sa réserve. Le ministre de l’économie, il y a trois semaines environs, avait menacé les entreprises du secteur public de diminuer leurs futures dotations en capital d’un montant équivalent aux pertes enregistrées si d’aventure elles s’étaient laissé tenter par des prises de position sur les marchés financiers et surtout sur le marché à terme des instruments financiers.

Alain Madelin, ministre de l’industrie a demandé aux entreprises publiques placées sous sa tutelle un rapport détaillé sur l’organisation et les résultats de la gestion de leur trésorerie en 1987.

A en croire les rumeurs de la place, rumeurs circulant avant que soient rendues publiques les malversations d’arbitrage S.A. (l’intermédiaire de la charge Buisson qui effectuait, entre autres, des opérations pour le compte de la Cogéma), d’autres grandes sociétés nationalisées se seraient brûlé les doigts au jeu du Matif. Mais ce ne serait pas en liaison avec les montages financiers hasardeux de certains intermédiaires. /…/

c) La déontologie dans les textes – le 26 septembre 1988 –

Pierre Bérégovoy vient d’homologuer une nouvelle partie du règlement général du conseil des Bourses de valeurs, celle qui traite des dispositions d’ordre déontologique. Le texte publié dimanche au Journal Officiel fixe une sorte de programme minimum pour les charges et la société des Bourses françaises. Il devra servir de cadre pour l’élaboration d’un code de conduite interne dans chacune des sociétés de Bourse. La principale nouveauté est sans doute que ces règles soient pour la première fois formalisées. Ce qui va sans dire – « diligence, loyauté, neutralité et impartialité des intermédiaires «  /…/ En outre, « les personnes chargées d’une fonction de négociation ne peuvent opérer pour leur compte propre sur les valeurs dont elles ont la responsabilité ». Le même genre de dispositif s’applique à la S.B.F. pour les personnes chargées d’une fonction de cotation ou de surveillance./…/. Enfin un article stipule que tout ordre doit pouvoir être suivi et vérifié du début à la fin de la chaîne (heures d’arrivée, d’exécution), une précision dont se félicite la C.O.B.

Conséquence directe du krach, un renforcement des garanties minimales de couverture des opérations de Bourse (20% du montant) peut désormais être exigé par les donneurs d’ordre. /…/ Toutes ces dispositions répondent au même objectif : faire de la Bourse de Paris une place internationale. Il s’agit de garantir la sécurité du marché (ratios prudentiels, reconstitution des fonds propres de la S.B.F…) et aussi celle de la clientèle (déontologie). /…/.

d) Les agents de change perdent leur banquier

Depuis un siècle, la chambre syndicale des agents de change est le banquier des charges ; de l’octroi de crédit à la gestion de trésorerie en passant par la centralisation des coupons à distribuer, elle en assume toutes les tâches. Un budget commun, alimenté par des cotisations proportionnelles aux chiffres d’affaires de chaque charge fixées tous les ans en assemblée générale, finance l’ensemble de ces services. Mais à compter du 1er Janvier 1989, celle qui est devenue entre temps la S.B.F. pourrait renoncer à cette mission.

/…/« … Etant donné les structures particulières de l’ex chambre, les agents étaient copropriétaires d’un bien commun, la Bourse. De même le personnel de l’ex chambre pouvait être considéré comme une extension du personnel de chaque charge. Avec les modifications intervenues, nous arrivons à des structures plus normales : des sociétés de Bourse actionnaires de la S.B.F. qui sera surtout chargée de faire fonctionner la Bourse harmonieusement «  explique un agent. /…/

e) Trop de changements

 Le krach de 1987 a été suivi d’une réorganisation complète de la Bourse qu’on a appelée non sans raison le « big bang ». Les agents de Change ont disparu faisant appels aux Sociétés de Bourse. Nombreuses sont celles qui victimes des séquelles du krach ont fait faillite, suscitant l’inquiétude de nombreux épargnants. La plupart de celle qui restent ont été rachetées par des banques ou des compagnies d’assurances. L’ancienne Compagnie des Agents de Change, emportée elle aussi dans la tourmente, a fait place à la S.B.F. et au C.B.V. où les grandes institutions financières sont représentées. Ce bouleversement a déconcerté plus d’un petit porteur qui ne retrouvait plus ses interlocuteurs habituels.

Dans le même temps, les règles de fonctionnement du marché ont été totalement modifiées avec l’instauration du système C.A.C. de cotation en continu./…/ Fini les gestes , les cris, la vie de la Bourse.

A l’animation des marchés avait succédé le monde des ordinateurs. Mais surtout, il devenait difficile, pour le petit actionnaire, à moins d’avoir le nez collé sur un écran toute la journée, de savoir à quel cours était (ou n’était pas) exécuté l’ordre qu’il avait passé.

f) Exit les petits porteurs

Face à ces changements menés à un rythme d’enfer au nom d’une modernisation présentée comme indispensable, les petits porteurs, totalement désorientés, arrivaient de moins en moins à suivre et beaucoup abandonnait la gestion individuelle pour se tourner vers les S.I.C.A.V. et les F.C.P.

Parallèlement, les tarifs de courtage des sociétés de Bourse furent considérablement augmentés pour les particuliers, notamment pour les petits ordres, alors qu’ils étaient abaissés pour les investisseurs institutionnels. Du côté des banques désormais maîtresses du jeu (puisqu’elles contrôlent 90% des sociétés de Bourse) ce fut le forcing pour canaliser l’épargne des particuliers vers les O.P.C.V.M. (organismes de placements collectifs en valeurs mobilières), c’est à dire vers les S.I.C.A.V. et les F.C.P. Dans le même temps elles aussi augmentaient fortement leurs tarifs pour écarter leur clientèle de la gestion directe.

g) Attention à la complexité des produits

 /…/ Même les S.I.C.A.V. court terme, jadis simple, se scindent en trois catégories : sensibles, régulières et monétaires. Comment veut-on que l’épargnant s’y retrouve ? Il lui est difficile de trouver quelqu’un pour le conseiller et il a souvent en face de lui des commerciaux dont le seul souci est de placer des produits « maison ». Un effort de clarification s’impose d’urgence.

I-3 Nécessité de la Bourse

I-3.1 Le marché financier

Le marché financier est un des circuits de financement de l’entreprise ou de l’ Etat. Les fonds recueillis proviennent d’une manière générale de l’épargne des ménages. Le patrimoine des particuliers est donc transféré vers le secteur productif ou le secteur public en échange de titres.

Les banques représentent l’autre circuit de financement de l’entreprise par l’intermédiaire des crédits qui ne correspondent pas toujours à des fonds existants, ce qui tend à faire augmenter le volume monétaire qui est source d’inflation. Des mesures dissuasives sont parfois prises (haut niveau des taux d’intérêt) pour limiter cette solution.

On peut diviser le marché financier en deux parties :

Le marché primaire ( le marché du neuf) : il correspond à l’émission de nouveaux titres dans le public. Les entreprises recueillent des fonds afin de réaliser leurs programmes de développement. L’épargne se transforme en investissement.

– Le marché secondaire (le marché de l’occasion) : les titres ci dessus sont soumis à des transactions et peuvent être négociés en fonction de l’évolution de l’entreprise au sein du système économique. Ce marché s’identifie naturellement à la Bourse des valeurs. « L’état » du marché de l’occasion (Bourse) influe donc fortement les « emprunteurs » éventuels (Entreprises, Etat).

I-3.2 Les opérations boursières (la contrepartie, cotation d’une valeur)

La plupart des valeurs cotées sur la marché parisien font partie du système C.A.C.  (Cotation Assistée en Continu) : quelques valeurs (les moins actives) sont encore cotées hors C.A.C. Pour ces valeurs, on utilisait autrefois  la méthode de cotation par casier. A chaque valeur susceptible d’être cotée était associée un casier, les commis des différentes sociétés de Bourse déposaient les ordres recueillis dans le casier correspondant à chaque valeur. Au fixing, le dépouillement des ordres se faisait par le spécialiste de la valeur.

Aujourd’hui les valeurs peu actives sont cotées par la méthode du fixing .

 Lors de la cotation, tous les ordres d’achat et de vente d’une valeur donnée sont regroupés en fonction des limites de cours.

– ceux qui veulent acheter la « valeur » à un cours bien défini, seront prêts à l’acheter moins cher.
– ceux qui veulent vendre la « valeur » à un cours bien défini, seront prêts à la vendre plus cher.
On peut reporter dans un tableau les titres demandés (ordres d’achat) et les titres offerts (ordres de ventes), par exemple :

cotation

Le cours coté est celui qui permet le plus grand échange de titres. La cotation dans cet exemple se fera à 55,55 €. Les demandes ou les offres limites à 55,55 € sont dites à « cours touchés ». Les ordres portant sur 250 titres ne pourront être exécutés puisque à une demande de 6950 titres correspond une offre limitée à 6700 titres. Le nombre de titres échangés sera de 6700.

II – ELEMENTS D’ANALYSE FONDAMENTALE

II-1 De quoi dépendent les cours de Bourse ?

Les cours des actions et des obligations évoluent dans le temps. Ces variations s’expliquent-elles ? De quoi dépendent les cours de bourse ? On peut dire que de très nombreux facteurs exercent une influence sur les cours de bourse. Cinq grandes catégories de causes vont être présentées successivement :

1 – Causes liées aux événements politiques : Par exemple, une baisse des cours a eu lieu à la Bourse de Paris après l’élection présidentielle de mai 1981?

2 – Causes liées à la conjoncture économique : L’évolution des indicateurs économiques (hausse des prix – taux d’intérêt – emploi – commerce extérieur) joue un rôle important dans l’appréciation des milieux financiers sur la bourse. La dévaluation du franc de juin 1982 et le plan de rigueur avec blocage des prix qui a suivi, ont eu pour effet de faire baisse les cours de 8 % en 8 jours? De plus, les secteurs économiques dont l’activité est satisfaisante sont préférés à ceux qui sont en perte de vitesse.

3 – Causes liées au marché des capitaux : Les cours résultent de la confrontation de l’offre et de la demande des titres. Lorsque la masse des capitaux prêts à s’investir en bourse est forte face à une offre de titres faibles, les cours ont tendance à monter ; par exemple, le 13 juillet 1982 à l’issue des distributions de coupons correspondant aux obligations indemnitaires reçues en échange des actions de sociétés nationalisées, ce phénomène de hausse des cours s’est produit à la Bourse de Paris : les opérateurs, investisseurs institutionnels et particuliers souhaitaient, en effet, réinvestir les montants d’intérêts qu’ils venaient de recevoir. Par ailleurs, les mouvements internationaux de capitaux ont une grande influence sur les cours. Si pour des raisons diverses (taux d’intérêt attrayant – monnaie jugée intéressante – confiance dans l’économie du pays) des fonds étrangers importants se placent à la Bourse de Paris, une hausse des cours est enregistrée.

4 – Causes liées aux opérations financières de la société cotée : L’augmentation de capital d’une société a pour effet de réduire le cours de bourse. Les rumeurs d’ O.P.A. font progresser les cours.

5 – Causes liées à la psychologie de l’ensemble des investisseurs : En matière de cours de bourse comme en matière de cours des changes, les phénomènes psychologiques jouent un rôle de premier plan. Les anticipations des observateurs, des analystes financiers, des journalistes financiers, de personnalités économiques exercent une influence extrême. Etant donné qu’acheter un titre signifie prendre le pari que la société va progresser favorablement, que ses résultats vont s’accroître …, il est normal que les prévisions soient particulièrement prises en compte.

II-2 La valeur boursière ou capitalisation boursière

La valeur ou capitalisation boursière d’une société correspond à son cours de bourse multiplié par le nombre de titres.

La capitalisation boursière est d’autant plus élevée que le cours de la valeur est haut et le nombre de titres important. Elle varie en conséquence en fonction du cours de bourse. Par exemple,
si le 2 septembre 2010, l’action X cotait 7,36 € pour 1 024 614 561 actions émises,
la valeur boursière de X était de 7,36 x 1 024 614 561 = 7,54 milliard € à cette date.

La valeur boursière est une des approches permettant d’estimer la valeur d’une entreprise. La loi de nationalisation du 11 février 1982 a utilisé en partie ce critère pour calculer la valeur d’échange des sociétés nationalisées.

Il existe d’autres critères pour calculer la valeur d’une entreprise :
– l’actif net ou situation nette correspondant à l’actif de l’entreprise réévalué moins les dettes.
– La valeur de productivité correspondant à un multiple des bénéfices de la société (par exemple 7 ou 8 fois les bénéfices).

La valeur boursière d’une société est généralement fort différente de la valeur de l’entreprise exprimée par sa situation nette. /…/

II-3 Le rendement

L’investisseur s’intéresse aux revenus qu’un titre peut lui rapporter. Le rendement est le rapport existant entre les revenus perçus et le cours du titre. Pour les actions, le rendement est le rapport entre les dividendes distribués et la capitalisation boursière de l’action. On raisonne le plus souvent par action : le rendement est le rapport entre le dividende par action et le cours du titre estimé en pourcentage. L’évolution du niveau de rendement dépend de l’évolution des bénéfices distribués par l’entreprise et de l’évolution du cours de l’action. Il faut distinguer le rendement net égal au dividende distribué sur le cours et le rendement global égal au dividende augmenté de l’avoir fiscal sur le cours,  par exemple :
si le 20 juin 2012, l’action Y cotait 73,85 € à la clôture de la Bourse de Paris et le dividende versé ce jour était de 1 € par action, alors compte tenu de l’avoir fiscal, le revenu global était de 1 + 0,5 = 1,5 €.
Le rendement global de Y était donc de 1,5 / 73,85 = 2,031 %.

II-4 Les analystes financiers

Le rôle des analystes financiers dans l’évaluation des sociétés cotées en bourse et la diffusion des informations financières sur celles-ci n’a cessé de s’affirmer. Regroupés au sein de la Société Française des Analystes Financiers (S.F.A.F.), les analystes financiers exercent leur profession dans les banques, les sociétés de Bourse, les compagnies d’assurance, à la Caisse des dépôts …

Ils sont parfois spécialisés dans un secteur particulier (chimie, pétrole, grands magasins). Certains suivent particulièrement telle ou telle bourse étrangère (New-York, Tokyo, …).

Leur mission d’appréciation de la valeur des sociétés cotées en bourse les conduit à rechercher le maximum d’informations sur le terrain par des rencontres avec les dirigeants, des visites d’usines et à recueillir tous les documents ou informations sur le secteur d’activité de la société, sur les sociétés concurrentes, sur la société elle-même … Il s’agit de renseignements à caractère économique (développement attendu des marchés), et à caractère financier. Les analystes financiers examinent de très près les comptes des entreprises, les remanient, calculent des ratios … En fait, ce sont les perspectives de la société qui les intéressent principalement. C’est pourquoi, ils interrogent les dirigeant sur leur stratégie à moyen terme, sur leurs prévisions de ventes et de résultats bénéficiaires …

Non seulement l’analyste financier peut entretenir des relations personnelles avec les dirigeants de sociétés qu’il étudie, mais de plus, il est régulièrement convié par les plus importantes d’entre elles à des réunions d’information organisées par la S.F.A.F.

A l’issue de son analyse d’une société cotée, l’analyste financier dégage les points forts et les points faibles. Il en tire la conclusion que la société est intéressante à acheter en bourse (ou qu’il convient de la vendre) dans une fourchette de cours qu’il détermine.

Les études financières élaborées par les analystes financiers seront utilisées ultérieurement par les gestionnaires de portefeuille qui prendront leur décision non seulement en tenant compte de la valeur intrinsèque de chaque société étudiée, mais aussi des liquidités dont ils disposent et de leur propre politique de placement.

II-5 Price Earning Ratio (P.E.R ou Rapport Cours/Bénéfice par action)

Deux types de ratios intéressent les spécialistes boursiers pour apprécier la valeur d’une société cotée et surtout comparer celle-ci avec d’autres sociétés du même secteur cotées en France ou à l’étranger. Il s’agit du Price Earning Ratio et du rendement.

Le rapport cours/bénéfice par action (appelé le Price Earning Ratio ou P.E.R.) indique la valeur de la société par rapport à son bénéfice. Il montre que les milieux boursiers sont disposés à payer la société n fois ses bénéfices.

Par exemple : une société X est cotée 20 €,  le 10 octobre 2013. Son bénéfice net global est de 3 millions €. Il y a 1,5 million d’actions X.

Le bénéfice net par action ressort à 3 : 1,5 = 2 € par action.

Le cours étant de 20 € et le bénéfice net par action de 2 €, le rapport cours,/bénéfice s’établira à 20 / 2 = 10

La bourse, le 10 octobre 2013, estime que la société X vaut 10 fois son bénéfice. Il sera intéressant de comparer ce multiple avec celui des sociétés du même secteur et d’expliquer des éventuelles disparités. Dans un même secteur d’activité, une société jugée plus performante et mieux gérée qu’une autre aura un multiple plus élevé.

/…/

II-6 Le délai de recouvrement (D.R.)

 Il ajoute à la notion de P.E.R. deux autres éléments déterminants pour l’évolution des cours des actions :

le taux de croissance des bénéfices et le mouvement des taux d’intérêt. Monsieur Rainsy Sam définit ainsi ce concept, dont il donne la formule mathématique :

Le D.R. se définit comme le délai nécessaire (en années) pour égaliser le cours d’une action avec la somme des bénéfices futurs actualisés. Le cours de l’action est le prix auquel elle est proposée à un moment donné ; les bénéfices futurs correspondent à la série des bénéfices par actions qui seraient réalisés successivement pendant les prochaines années sur la base d’un taux de croissance annuel estimé des résultats ;  le taux utilisé pour actualiser les bénéfices futurs est le taux de rendement des obligations à long terme au moment du calcul.

Le D.R. a pour formule :
Ainsi défini le D.R. peut servir de critère d’évaluation et de comparaison pour les actions : plus ce délai est court, moins la valeur est chère, pour un même degré de risque. » Une approche comparée des deux méthodes est donc utile. 

DR_X_Q

C = taux de croissance attendu du bénéfice par action
R = taux de rendement des obligations à long terme

II-7 L’augmentation de capital

L’augmentation de capital consiste en une émission d’actions nouvelles par l’entreprise. Il existe deux sortes d’augmentation de capital :

– en numéraire ; des fonds nouveaux sont apportés à la société qui émet les actions,
– par incorporation des réserves au capital : il s’agit soit d’une augmentation du nominal des actions, soit le plus souvent d’une distribution d’actions gratuites. Dans ce cas, chaque action ancienne donne un droit d’attribution matérialisé par un coupon.
– Que l’émission nouvelle de titres ait lieu gratuitement ou contre numéraire, le cours de l’action va baisser, car à une même valeur boursière correspond un plus grand nombre de titres.
– L’augmentation de capital en numéraire a pour objet soit de financer la croissance de la société (nouveaux locaux, nouveaux équipements), soit de renforcer sa structure financière en augmentant les capitaux propres, soit même d’apurer des pertes.
– Les nouvelles actions sont émises à un prix d’émission situé entre la valeur nominale et le cours de bourse. La différence entre le prix d’émission et le nominal est appelée prime d’émission.
– L’ancien actionnaire dispose d’un droit de souscription des nouvelles actions émises qui lui permet de participer en priorité à l’augmentation de capital en numéraire. S’il ne souhaite pas acquérir de nouvelles actions, il peut vendre ce droit de souscription qui est coté en bourse. La valeur théorique du droit de souscription peut être calculée.

Exemple d’augmentation de capital :

Soit une société au capital de 5 millions divisé en 50 000 actions de 100 €. L’action est cotée 240 €. Cette société procède à une émission de 20 000 actions nouvelles à 205 € l’une (soit 2 nouvelles pour 5 anciennes). Le droit de souscription théorique est égal au cours de bourse avant l’augmentation de capital moins le cours théorique après l’augmentation.

Un actionnaire qui dispose de 5 actions cotées 240 € peut acquérir 2 nouvelles à 205 €. Au total il en aura 7 qui vaudront théoriquement :
5 x  240 + 2 x 205 = 1 200 + 410 = 1 610 €, soit 1 610 / 7 = 230 € l’action.
Le droit de souscription théorique sera égal à 240 – 230 = 10 €.

Admettons que cet actionnaire ancien, propriétaire de 5 actions, vende ses 5 droits. Son portefeuille de 5 actions valait  : 5  x 240 = 1 200 €.
Il revend ses droits 5 x  10 = 50 €.
Après l’augmentation de capital, il dispose de 5 actions à 230 € pour un montant total  de  5 x  230 = 1 150 €.
Il a toujours le même patrimoine qu’auparavant (1 150 + 50 = 1 200 €).

Augmentation capital

II-8 Bons et droits de souscription, warrants : l’effet de levier

Les bons de souscription d’actions sont des titres particuliers ayant une durée de vie limitée, période de souscription,  permettant l’achat d’actions à un cours fixé. Les bons sont cotés en bourse et leur cours évolue en fonction des paramètres suivants :

– La date d’échéance de la souscription
– La volatilité du titre support
– Le cours du titre support

Variation du cours d’un bon de souscription en fonction de la variation d’un paramètre ci-dessus pendant la période de souscription :

bons_droits

Calcul du cours d’un bon (warrant ou droit) de souscription à l’échéance :

Formule_bons_droits